Les routes par défaut
Le routage statique est une méthode simple et efficace pour gérer la communication entre les réseaux. Il s’agit d’une technique qui consiste à définir manuellement des routes dans les routeurs, permettant ainsi le transfert de données entre différents réseaux. Un élément clé du routage statique est la « route par défaut », qui simplifie la gestion des routes en évitant que le routeur n’ait besoin de connaître toutes les routes qui composent Internet.
La route par défaut agit comme une règle de base pour le routeur, lui indiquant où envoyer les paquets dont la destination n’est pas explicitement définie dans la table de routage. Cette règle permet au routeur de gérer efficacement le trafic en fonction de la destination finale des paquets, sans avoir à connaître toutes les routes possibles sur Internet.
Le cas du routeur en bordure

Prenons l’exemple d’un routeur domestique, le routeur est connecté à deux réseaux : le réseau local de votre domicile (192.168.0.0/24) et le réseau de votre fournisseur d’accès Internet (FAI) (78.132.252.0/24). Le routeur possède une adresse IP sur chacun de ces réseaux.
Lorsque les équipements de votre domicile communiquent entre eux au sein du réseau local, ils n’ont pas besoin de passer par la gateway. La communication reste en Ethernet, et le routeur n’intervient pas dans ce processus. Cependant, lorsque l’un de vos équipements doit communiquer avec un serveur ou un site externe, il doit sortir de son domaine de diffusion. C’est là qu’il doit traverser la gateway afin d’accéder à Internet.
C’est là que la route par défaut entre en jeu. Le routeur utilise cette route pour diriger les paquets vers la passerelle appropriée (dans notre exemple, le DSLAM). Ainsi, que vous naviguiez sur Netflix, YouTube ou Amazon, le routeur enverra systématiquement vos paquets vers le DSLAM, quelle que soit la destination finale. Grâce à cette méthode, le routeur n’a pas besoin de connaître toutes les routes qui composent Internet, simplifiant donc grandement sa configuration et son fonctionnement.
Le cas des routeurs collaborant

Dans cet exemple, une entreprise possède trois réseaux distincts : le réseau 192.168.10.0/24 correspond à un bureau dans le bâtiment A, le réseau 192.168.20.0/24 est utilisé pour la backbone, et le réseau 192.168.30.0/24 est associé à un autre bâtiment de la même entreprise, le bâtiment B.
Les deux bâtiments, A et B, sont équipés de routeurs (Routeur A et Routeur B) qui collaborent pour acheminer le trafic entre les deux sites. Le Routeur A, situé dans le bâtiment A, a pour route par défaut le réseau du bâtiment B (192.168.30.0/24). De même, le Routeur B, situé dans le bâtiment B, a pour route par défaut le réseau du bâtiment A (192.168.10.0/24).
Dans cette configuration, lorsque les équipements du bâtiment A doivent communiquer avec ceux du bâtiment B, ils envoient leurs paquets au Routeur A. Ce dernier achemine les paquets vers le Routeur B grâce à sa route par défaut, qui correspond au réseau du bâtiment B. Le Routeur B reçoit alors les paquets et les transmet aux équipements concernés du bâtiment B.
Inversement, si les équipements du bâtiment B doivent communiquer avec ceux du bâtiment A, ils envoient leurs paquets au Routeur B. Celui-ci achemine les paquets vers le Routeur A grâce à sa route par défaut, qui correspond au réseau du bâtiment A. Le Routeur A reçoit alors les paquets et les transmet aux équipements concernés du bâtiment A.
Le cas d’un ensemble de routeurs qui créent un anneau

Dans ce dernier exemple, nous examinons une configuration de réseau d’entreprise composée de trois routeurs (A, B et C) et de deux réseaux locaux. Le réseau 192.168.10.0/24 est géré par le routeur A, tandis que le réseau 192.168.30.0/24 est géré par le routeur B. Ces deux réseaux locaux représentent deux bâtiments de la même entreprise. La backbone du réseau est le réseau 10.0.0.0/24, subdivisé en trois sous-réseaux /30 pour connecter les routeurs A, B et C entre eux.
Prenons l’exemple d’un paquet émis par un équipement connecté au réseau 192.168.10.0/24 (géré par le routeur A) et destiné à un équipement connecté au réseau 192.168.30.0/24 (géré par le routeur B). Lorsque le routeur A reçoit ce paquet, il vérifie sa table de routage pour déterminer comment acheminer le paquet. Comme le réseau de destination (192.168.30.0/24) n’est pas explicitement défini dans la table de routage du routeur A, il utilise sa route par défaut et envoie le paquet au routeur B. Ensuite, le routeur B reçoit le paquet et vérifie également sa table de routage. Dans ce cas, le réseau de destination (192.168.30.0/24) est géré par le routeur B lui-même. Par conséquent, le routeur B achemine le paquet vers l’équipement de destination dans le réseau 192.168.30.0/24.
Dans cette configuration, les routes par défaut permettent aux routeurs de gérer efficacement le trafic entre les réseaux locaux sans avoir à connaître toutes les routes possibles. Cela simplifie la configuration et la gestion du réseau d’entreprise, tout en assurant un acheminement efficace des paquets entre les équipements connectés aux différents réseaux. Cet exemple illustre l’importance des routes par défaut dans le routage statique et démontre comment elles peuvent simplifier la gestion du trafic et l’acheminement des paquets dans un réseau d’entreprise complexe.
Dans une configuration alternative, il est possible de modifier la configuration du routeur C pour mieux gérer le trafic vers Internet et le réseau local de l’entreprise. Au lieu d’avoir le routeur A comme route par défaut, on peut définir la connexion Internet comme route par défaut du routeur C. De cette manière, tous les paquets destinés à des adresses extérieures à l’entreprise seront acheminés directement vers Internet. En complément de cette configuration, on peut également créer une route alternative sur le routeur C pour gérer spécifiquement le trafic destiné au réseau local de l’entreprise.