HTTP: Le coeur du WEB
HTTP, pour HyperText Transfer Protocol, est le protocole de communication utilisé pour transférer des informations sur le Web. Sa fonction première est de permettre la publication et la récupération de pages HTML, facilitant ainsi une communication interactive et la navigation sur internet. C’est le protocole de base qui régit le chargement de pages web à partir de serveurs réseau vers les navigateurs des utilisateurs.
La première version de HTTP est spécifiée dans la RFC 1945. Cette version marque la standardisation des communications sur le web, introduisant des méthodes, des en-têtes et d’autres éléments fondamentaux du protocole qui ont pavé la voie à l’évolution d’Internet tel que nous le connaissons. HTTP 1.0 utilise le protocole TCP pour envoyer et recevoir des données sur le réseau, assurant ainsi une transmission fiable et ordonnée des informations. Les communications via HTTP se font généralement sur le port TCP 80 pour les connexions non sécurisées. Pour les connexions sécurisées, qui utilisent le protocole HTTPS , le port TCP 443 est couramment utilisé.
L’histoire de HTTP est une chronique de l’évolution constante du Web, marquée par des améliorations itératives visant à optimiser les performances et la sécurité de la communication sur internet. HTTP/1.0 a établi les fondations, avec des requêtes et des réponses simples permettant le transfert de documents HTML. Il fonctionnait sur un modèle de communication de type requête-réponse, où chaque requête établissait une nouvelle connexion TCP, transmettait une seule requête et clôturait la connexion après la réception de la réponse. Ce modèle simple, mais aujourd’hui inefficace, a posé les premiers jalons de la communication web, mais présentait des problèmes de performance en raison de la surcharge de connexion TCP répétée et de la latence.
HTTP/1.1 est né de la nécessité d’améliorer ces performances. Il a introduit des concepts tels que la connexion persistante et le pipelining, où plusieurs requêtes pouvaient être envoyées sur une seule connexion TCP avant d’attendre les réponses, réduisant ainsi la charge sur le réseau et améliorant les temps de réponse. De plus, la mise en cache a été améliorée et la gestion des erreurs est devenue plus robuste. HTTP 1.1 a également standardisé les méthodes de requête et les codes d’état, rendant les interactions sur le Web plus prévisibles et standardisées.
Cependant, l’augmentation de la complexité des pages web et les exigences de performance accrues ont mis en lumière les limitations d’HTTP 1.1, notamment en ce qui concerne le blocage tête. Ce phénomène se produit, car les requêtes sont traitées dans l’ordre où elles arrivent : si la première requête prend du temps à être traitée, toutes les autres doivent attendre, créant ainsi un goulot d’étranglement.
Pour répondre à ces défis, HTTP/2 a été conçu. Avec une sortie significative qui a révolutionné la façon dont les données sont formatées et transportées, cette version a apporté plusieurs améliorations majeures. Elle a introduit le multiplexage, permettant de nombreuses requêtes et réponses en parallèle sur une seule connexion, réduisant considérablement le blocage de tête et permettant une utilisation plus efficace des ressources réseau. HTTP/2 a été conçu avec une compatibilité, ce qui signifie qu’il pouvait fonctionner avec les applications HTTP 1.1 existantes, mais il a rendu les interactions beaucoup plus efficaces.
Récemment, l’innovation continue dans le domaine des protocoles de communication web a conduit à l’émergence de HTTP/3, qui représente une nouvelle avancée significative. HTTP/3 se distingue par l’adoption d’un nouveau protocole de transport sous-jacent, QUIC, qui remplace TCP, le pilier traditionnel des versions antérieures d’HTTP. Ce changement signifie que HTTP/3 n’est pas directement compatible avec ses prédécesseurs. Les serveurs et les clients doivent être explicitement mis à jour pour comprendre et communiquer via cette nouvelle version. Cela représente une rupture avec le passé, mais une rupture jugée nécessaire pour franchir les prochaines étapes de l’évolution d’Internet.
L’un des plus grands avantages de HTTP/3 est l’amélioration de la gestion du blocage de tête. Avec TCP, un seul paquet de données perdu peut bloquer l’ensemble de la communication TCP en raison de la nécessité d’une livraison ordonnée. Le protocole HTTP combiné à QUIC, évite ce problème, car chaque flux de communication est indépendant. Cela signifie qu’un paquet perdu n’affecte que le flux de données spécifiques auquel il appartient, sans bloquer les autres flux.
HTTP fonctionne comme un protocole de requête-réponse entre un client et un serveur. Lorsqu’un utilisateur ouvre son navigateur web pour accéder à une page, le navigateur (client) envoie une requête HTTP au serveur où la page est hébergée. Le serveur traite cette requête et renvoie une réponse, qui est alors interprétée par le navigateur pour afficher la page web. Ce cycle de requête-réponse est au cœur de l’interaction HTTP.
Parmi les différentes méthodes de requête HTTP, les deux plus couramment utilisées sont GET et POST :
- La méthode GET est utilisée pour demander une ressource spécifique par son URI. Les requêtes GET sont conçues pour récupérer des données uniquement et peuvent être répétées plusieurs fois sans causer de modifications ni d’effets secondaires sur le serveur. Lorsque vous tapez une URL dans votre navigateur ou cliquez sur un lien, c’est généralement une requête GET qui est envoyée au serveur.
- La méthode POST est utilisée pour envoyer des données au serveur. Les données sont incluses dans le corps de la requête. Cela est souvent utilisé lors de la soumission de formulaires sur les pages web, où l’utilisateur doit envoyer des informations, telles que le nom d’utilisateur et le mot de passe pour se connecter, ou les détails de paiement lors de l’achat en ligne.
Lorsqu’un serveur reçoit une requête HTTP, il répond avec un message qui inclut un code d’état, aussi appelé status code, pour indiquer le résultat du traitement de la requête. Les codes d’état sont regroupés en cinq classes :
- Les réponses 200 indiquent le succès de l’opération. Le code 200 lui-même signifie “OK”, indiquant que la requête a été traitée avec succès et que le corps de la réponse contient la ressource demandée.
- Les réponses 300 sont des codes de redirection. Elles indiquent que le client doit effectuer une action supplémentaire pour compléter la requête. Par exemple, le code 301 signifie “Moved Permanently” et indique que la ressource demandée a été déplacée de façon permanente vers un nouvel URI.
- Les réponses 400 signifient qu’il y a une erreur du côté client. Le code 404 “Not Found” est probablement le plus connu de cette catégorie, indiquant que la ressource demandée n’a pas pu être trouvée sur le serveur.
- Les réponses 500 sont des codes d’erreur du serveur. Elles suggèrent que le serveur a rencontré une condition inattendue qui l’a empêché de répondre à la requête. Le code 500 “Internal Server Error” est une réponse générique pour les cas où le serveur rencontre une erreur, mais ne peut pas la spécifier plus précisément.
Ces codes d’état fournissent une indication rapide de ce qui s’est bien ou mal passé lors d’une requête. Ils sont une partie intégrante du protocole et aident à diriger le flux dans les applications web.